Cet
article est en constante évolution puisque les législations entourant
la pratique de l’herboristerie sont sujettes à changement.
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Si vous voyez que votre pays ne s’y trouve pas et que vous souhaiteriez nous aider à l’ajouter à cet article, écrivez-nous.
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La législation entourant l’herboristerie: des restrictions insensées
En 2018, le sénateur Joël Labbé m'a invitée à m'adresser au Sénat français dans le cadre de la Mission d'information sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales, des filières des métiers d'avenir, afin que j'y présente la réalité canadienne et québécoise. C'est à titre de présidente de la Guilde des herboristes du Québec que j'ai donc soumis un état des lieux de l'herboristerie au Québec. Je vous invite à lire si le sujet vous intéresse.
Le métier d'herboriste vous intéresse?
L’usage des plantes médicinales : un patrimoine culturel immatériel
La richesse de la diversité et l’importance de la conserver
Il y a autant de façons de pratiquer l’herboristerie qu’il y a d’herboristes! Même si toutes les personnes sur Terre qui savent soigner à l’aide des plantes ne se qualifient pas nécessairement d’« herboristes », il existe une parenté entre les passionné.e.s de plantes médicinales.
Les herboristes partagent une même conception de la plante : elles et ils la conçoivent comme un être vivant à part entière – loin d’être limité à la somme de ses constituants chimiques. Entre herboristes, une certaine familiarité se tisse par cette reconnaissance mutuelle d’une connexion avec le vivant et, plus particulièrement, avec le monde végétal.
Les herboristes partagent une même conception de la plante : elles et ils la conçoivent comme un être vivant à part entière – loin d’être limité à la somme de ses constituants chimiques. Entre herboristes, une certaine familiarité se tisse par cette reconnaissance mutuelle d’une connexion avec le vivant et, plus particulièrement, avec le monde végétal.
Les diverses dénominations qui s’appliquent au métier d’herboriste sont
façonnées par l’histoire, les traditions et les lois singulières aux
différentes régions du monde. Loin d’être une source d’ambiguïté, cette
diversité reflète plutôt une grande richesse : l’herboristerie est
synonyme de résilience, car elle sait toujours s’adapter au contexte
social et écologique où elle fleurit.
C’est la diversité, des approches et des savoirs, qui fait la force de l’herboristerie et lui confère une énorme capacité d’adaptation. Discipline fondamentalement flexible, elle a su et sait encore répondre, avec une grande créativité, aux nouveaux défis rencontrés par l’humanité.
C’est la diversité, des approches et des savoirs, qui fait la force de l’herboristerie et lui confère une énorme capacité d’adaptation. Discipline fondamentalement flexible, elle a su et sait encore répondre, avec une grande créativité, aux nouveaux défis rencontrés par l’humanité.
Les risques de « l’extinction par définition »
Qu’est-ce que l’herboristerie clinique?
Encadrement légal de la pratique de l’herboristerie en France
Les paysan.ne.s herboristes
ont le droit de vendre les plantes « libérées » qu’elles et ils cultivent,
mais ne peuvent divulguer aucune information en lien avec celles-ci.
Cette réglementation est également assez paradoxale puisque toutes ces
informations, incluant des informations parfois fautives, sont
accessibles sur Internet et ailleurs. La clientèle est ainsi privée des
meilleures informations possibles, celles que détiennent les personnes
qui cultivent les plantes, les récoltent, les transforment, les étudient
et les utilisent pour se soigner et soigner leurs proches.
Lors de la Mission d’information sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales, des filières et métiers d’avenir, tenue en 2018, j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs des actrices et acteurs œuvrant dans le milieu de l’herboristerie ou du soin.
Lors de la Mission d’information sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales, des filières et métiers d’avenir, tenue en 2018, j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs des actrices et acteurs œuvrant dans le milieu de l’herboristerie ou du soin.
L’herboristerie
clinique, telle qu’elle se pratique en Amérique du Nord et telle que
nous l’enseignons chez FloraMedicina, est encore peu connue en France,
mais le changement est en marche et est notamment porté par nos
étudiant.e.s et diplômé.e.s! Les herboristes français.e.s – souvent des paysan.ne.s,
cueilleuses ou cueilleurs – s’organisent pour faire reconnaître leur
droit à pratiquer l’herboristerie. Il existe donc de plus en plus de
regroupements d’herboristes en France. La Fédération des Paysan.ne.s Herboristes et le Syndicat des simples sont deux d’entre eux. Les interventions du sénateur Joël Labbé
nous donnent un excellent exemple des pressions politiques en cours,
qui visent non seulement à « libérer » les plantes médicinales, mais
surtout à redonner leur place aux herboristes au sein du paysage des
soins accessibles.
Donc : est-il possible de pratiquer l’herboristerie clinique en France?
Encadrement légal de la pratique de l’herboristerie en Belgique
Encadrement légal de la pratique de l’herboristerie en Suisse
Encadrement légal de la pratique de l’herboristerie au Québec et au Canada
Au Québec, la pratique de l’herboristerie prend racine dans les savoirs des Premières Nations, qui utilisent les plantes environnantes pour se soigner. Il faut noter que ces savoirs, ainsi que les pratiques qui leurs sont associées, sont toujours bien vivants. Il importe de leur redonner la place – ainsi que la reconnaissance – qui leur revient. Plus qu’une simple pharmacopée, c’est une vision du monde et de la santé qui est véhiculée à travers l’usage autochtone des plantes médicinales. Cet usage diffère d’ailleurs selon les différentes nations.
À ces savoirs et à cette pharmacopée, fortement ancrées dans le territoire, s’ajouteront plusieurs plantes rapportées d’Europe par les colons. C’est pourquoi nous retrouvons maintenant au Québec plusieurs plantes françaises qui ont été naturalisées (comme le plantain, l’achillée, etc.). À l’époque, chaque famille connaissait les usages liés à certaines plantes et y avait recours en cas de maladies. Ces savoirs particuliers se sont mélangés à ceux acquis au contact des peuples autochtones.
À ces savoirs et à cette pharmacopée, fortement ancrées dans le territoire, s’ajouteront plusieurs plantes rapportées d’Europe par les colons. C’est pourquoi nous retrouvons maintenant au Québec plusieurs plantes françaises qui ont été naturalisées (comme le plantain, l’achillée, etc.). À l’époque, chaque famille connaissait les usages liés à certaines plantes et y avait recours en cas de maladies. Ces savoirs particuliers se sont mélangés à ceux acquis au contact des peuples autochtones.
Ce sont surtout les « bonnes sœurs », ou religieuses, qui seront responsables de s’occuper des jardins de plantes médicinales, car ce sont elles qui assuraient le rôle de soignante au sein des premières colonies.
L’industrialisation ainsi que la forte ascendance du domaine pharmaceutique ont contribué à effacer, peu à peu, l’importance des plantes médicinales. Leur usage n’est cependant jamais complètement disparu. Un fait qui n’est pas étranger à l’influence anglo-saxonne de nos voisins du Sud et à celles des loyalistes immigrés au Canada. Dès le 19e siècle, la philosophie des Éclectiques, ces médecins-herboristes américains qui font la promotion de méthodes de guérison naturelles basées sur l’utilisation des plantes indigènes d’Amérique du Nord, opère une certaine influence sur la manière dont se développe l’herboristerie de ce côté-ci de la frontière.
L’industrialisation ainsi que la forte ascendance du domaine pharmaceutique ont contribué à effacer, peu à peu, l’importance des plantes médicinales. Leur usage n’est cependant jamais complètement disparu. Un fait qui n’est pas étranger à l’influence anglo-saxonne de nos voisins du Sud et à celles des loyalistes immigrés au Canada. Dès le 19e siècle, la philosophie des Éclectiques, ces médecins-herboristes américains qui font la promotion de méthodes de guérison naturelles basées sur l’utilisation des plantes indigènes d’Amérique du Nord, opère une certaine influence sur la manière dont se développe l’herboristerie de ce côté-ci de la frontière.
Parallèlement à la médecine institutionnalisée, liée aux ordres religieux, aux universités et aux hôpitaux, des femmes sages (et sages-femmes!) ont toujours continué de transmettre les savoirs de l’herboristerie à travers les âges. À même les villages les plus reculés, elles ont su apporter une forme d’autonomie à leur communauté.
Depuis les années 1970, en partie sous l’influence de ce qui se passe chez les herboristes états‑uniens, on assiste au Québec à une revalorisation de l’herboristerie. À partir des années 90, l’engouement s’accélère, notamment grâce au travail de femmes passionnées, comme Marie Provost, fondatrice de la Clef des Champs – le plus grand jardin et producteur de plantes médicinales de la province – et Danièle Laberge, fondatrice de L’Armoire aux Herbes (qui n’existe malheureusement plus aujourd’hui). Véritables pionnières de l’herboristerie moderne, elles ont toutes deux créé de grands jardins de plantes médicinales biologiques, commercialisé une grande variété de produits d’herboristeries de qualité, fondé des écoles d’herboristerie et publié des ouvrages qui ont contribué à insuffler une nouvelle vitalité au domaine de l’herboristerie au Québec.
Aujourd’hui, il est donc possible de se procurer des plantes médicinales, sous toutes leurs formes, dans les différentes boutiques d’herboristerie situées un peu partout sur le territoire. De plus en plus de gens choisissent de pratiquer l’herboristerie clinique en accompagnant les personnes qui les consultent à l’aide de plantes et d’autres outils. Les démarches de professionnalisation de la pratique, proposée par la Guilde des herboristes, n’est pas étrangère à ce regain de popularité et à la reconnaissance croissante dont les herboristes bénéficient auprès des autres professionnel.le.s de la santé. Les herboristes ne font cependant pas parties d’un ordre professionnel et doivent respecter les actes réservés. Elles et ils ne peuvent pas, par exemple, poser de diagnostic.
Outre la popularité grandissante de l’herboristerie clinique, on compte aussi un regain d’intérêt général pour les plantes médicinales et pour tous les métiers qui leurs sont associés. Pratiquer l’herboristerie au Québec et au Canada, prend donc plusieurs formes qu’il s’agisse de production ou de cueillette de plantes, de fabrication de produits, de vente-conseil, de relation thérapeutique ou simplement de soins prodigués par une mère de famille à ses enfants à l’aide des plantes. Encore une fois, je vous invite à lire l’article que j’ai écrit à ce sujet : ici.
À travers toutes ces avancées, il ne faudrait pas oublier l’importance cruciale des savoirs autochtones et de leur transmission par les Premières Nations. En tant qu’herboriste, il est nécessaire de prendre conscience des gestes que nous posons, surtout lorsqu’il s’agit d’utiliser des savoirs hérités des Premiers Peuples. Nous nous devons de valoriser cette médecine afin qu’elle puisse reprendre sa place, en étant librement pratiquée au sein des communautés, et non pas dans une optique d’appropriation. Il faut ainsi faire preuve d’un grand respect lorsque l’on use d’un savoir qui provient des Premières Nations. Après qu’on se soit assuré.e d’avoir la permission de partager l’un de ces savoirs, il ne faut pas oublier de mentionner l’origine de cet héritage (en nommant par exemple la personne qui nous l’a transmis) et de trouver une manière de redonner à la communauté si nous en profitons monétairement. Face au génocide culturel qui a eu lieu, et qui se poursuit toujours, c’est la moindre des choses de donner tout l’appui (et l’espace) nécessaire pour que les Premières Nations puissent se réapproprier les savoirs qui leur appartiennent. Je vous invite donc à participer, autant que possible et en toute humilité, au mouvement de réconciliation.
La législation de l’herboristerie et des produits naturels au Canada et au Québec
Vous souhaitez en apprendre davantage sur la situation passée et actuelle de l’herboristerie au Québec?
La formation en herboristerie clinique est-elle reconnue?
Les écoles d’herboristerie, comme FloraMedicina, ne sont pas subventionnées par des fonds publics et leurs programmes ne sont pas reconnus par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec. Nos étudiant.e.s n’ont donc pas accès au Programme de prêts et bourses du Québec. D’un point de vue fiscal, le gouvernement fédéral reconnaît cependant les écoles d’herboristerie à titre d’établissement d’enseignement. Nous pouvons donc remettre des reçus fiscaux.